Être herboriste et en faire un métier, oui c'est possible !
J'ai envie de vous partager une réponse donnée sur un groupe d'herboristerie. Si vous ressentez l'appel de l'herboristerie, mais qu'on vous dit que ce n'est ni connu ni payant, laissez-moi vous écrire ceci.
L'herboristerie n'est pas reconnue au Québec, mais elle l'est au Canada et nous sommes tolérés au Québec, comme les ostéo, comme les naturo, etc. Le gouvernement du Québec et le Collège des médecins ne reconnaissent pas les herboristes, mais les écoles qui en font la demande peuvent être accréditées par Revenu Québec (un peu contradictoire, mais bon), ce pourquoi on peut émettre des reçus d'impôts pour des crédits d'impôts (les frais de scolarité ont changé de statut depuis un moment) et vendre des formations sans taxe. Les assurances, par contre, nous "reconnaissent", pas toujours évident, mais on a de plus en plus de contacts et un diplôme a de la valeur pour eux.
Personnellement, j'ai vite travaillé dans le domaine, je me suis diversifiée : consultations, vente de produits, enseignement... Aujourd'hui, je suis maman monoparentale de deux enfants et je nous fais vivre avec l'herboristerie.
Pendant le confinement, les ventes ont explosé. En temps de crise, ce domaine grossit rapidement et, même en temps normal, de plus en plus de gens se tournent vers l'herboristerie.
Pendant le confinement, les ventes ont explosé. En temps de crise, ce domaine grossit rapidement et, même en temps normal, de plus en plus de gens se tournent vers l'herboristerie.
En gestion, on dit souvent que ça prend autour de 5 ans pour bâtir sa clientèle. Vivre que de consultations, ça prend du temps, mais vendre des produits naturels, si on utilise nos réseaux et qu'on vise une clientèle locale, ça va vite. La vente de produits naturels (thérapeutiques) est compliquée en magasin (permis d'exploitation = lieu de fabrication conforme, etc.), mais Santé Canada permet la vente de PN par un spécialiste de la santé (les herboristes figurent sur la liste avec les phytothérapeutes) dans le cadre d'une consultation. La consultation comme telle n'a pas été définie (il y a plusieurs zones grises dans la loi). On peut vendre directement à un client ou à d'autres thérapeutes, qui eux vendront directement à leurs clients. Pour les cosmétiques, c'est plus simple (à condition de ne pas avoir de posologie ni d'allégation thérapeutique), il suffit de remplir un formulaire pour chaque produit sur le site de Santé Canada, section Cosmétiques naturels (réception d'un numéro de cosmétique, mais ce n'est pas une approbation ni un permis comme les PN, juste un "ok").
J'ai plusieurs étudiants qui commencent à vendre leurs produits très rapidement (ça commence avec les amis, la famille, les voisins...). Il est important de suivre des cours pour offrir des produits de qualité, efficaces et sécuritaires (il y a beaucoup de DIY et de blogues amateurs en ligne, intéressants pour ceux et celles qui fabriquent pour eux à la maison, mais pour la vente et pour être professionnel, ça prend plus que ça, par respect pour le domaine et ses clients).
Tout le monde ne sait pas ce que c'est qu'un herboriste en effet, mais c'est de plus en plus connu (retour aux sources) et c'est à nous de faire connaître notre beau métier. Plus nous seront nombreux-ses, plus ce sera connu Il faut être autonome, organisé(e), déterminé(e) et motivé(e). Une étudiante me disait dernièrement : c'est un mode de vie.
Tellement !
Pour les écoles = différentes écoles pour des personnes différentes, magasinez-les pour trouver votre bonheur. Pour les asso, l'ANN accepte à peu près tout. Un incontournable : devenir membre de la Guilde des herboristes (tout le monde ici devrait l'être gang !!) pour encourager le domaine, faire des rencontres, être tenu-e au courant des activités, partager, etc. L'Aile pro qui accrédite les thérapeutes accepte les cursus avec diplôme ou les parcours diversifiés (plusieurs écoles, travail autodidacte, etc. il faut faire ses preuves bien sûr).
On devient herboriste pour gagner notre vie, mais aussi pour prendre soin de nous et de notre entourage et parce que ça nous passionne et nous nourrit. On devrait tous avoir des cours d'herboristerie à la petite école Mais il n'est jamais trop tard pour commencer.
Suivez votre coeur !
Marie-Christine Vallières, Herboriste et fabricante
- Marie-Christine Vallières